L'ordre sanitaire national-socialiste

PRESENTATION
FICHE TECHNIQUE
Parution 12/01/2016
Rayon Santé publique
Collection Libre propos
ISBN 978-2-84874-632-6
Format 135x190 mm
Nbre de page 192 pages

Depuis 1945, Hitler incarne le mal absolu en politique et le nazisme sent le souffre. Ou plutôt le zyclon B des chambres à gaz, utilisées d’abord pour les malades mentaux, puis, à plus grande échelle, sur les Juifs. Au point qu’on a oublié qu’avant-guerre, avant que ces fruits immondes n’arrivent à maturité, « la bonne semence » était apparue à de grands esprits comme une expérience intellectuel­lement intéressante. Et la diabolisation qui a été faite du nazisme, après-guerre, aussi compréhensible soit-elle au plan moral, en occulte certains aspects que notre modernité a spontanément retrouvés, depuis la lutte contre le cancer jusqu’à la protection des animaux. Mais ce qu’un néo-nazi cynique pourrait oser appeler « l’héritage positif » du régime hitlérien ne peut pas dissimuler une seule seconde l’abjection profonde du système.
Se pourrait-il que celui-ci soit de retour derrière ces récurrences ? La question peut être posée quand on voit l’horreur éthique qui vient. L’idée de recourir à la déontologie pour moraliser l’exercice d’une profession et de codifier cette déon­tologie pour lui donner une force juridique, c'est-à-dire une force contraignante, apparaissent de prime abord comme des innovations contemporaines très largement positives. Mais l’horizon se ternit brutalement lorsqu’on découvre que le premier code de déontologie médicale d’Europe a été promulgué en 1937 sous Hitler, que l’euthanasie a occupé une place centrale dans la politique sanitaire nazie, que l’idée de l’amélioration humaine de l’homme ne peut engendrer que l’esclavage ou l’exter­mination des sous-hommes, que la mise sous tutelle comptable du système de santé nous mène lentement mais sûrement à l’abjection, qu’une société qui traite les animaux avec autant de considération que des humains est aussi une société où les hu­mains peuvent être traités aussi misérablement que des animaux.
Le nazisme ne serait-il pas de retour sous de nouveaux oripeaux ? C’est la question que soulève ce livre, qui s’efforce d’y apporter une lumière crue, ainsi qu’un vœu : « il faut vomir le nazisme chaque jour, de peur d’être étouffé par ses mirages ».

A PROPOS DES AUTEURS
Photo Identité CV
Leca Antoine Antoine Leca est agrégé des facultés de droit, professeur à Aix-Marseille Université où il dirige le master de droit de la santé.
SOMMAIRE

Avant-propos « comique »

Leçon 1
De quoi la codification étatique de la déontologie médicale est le nom : l’avènement d’une nouvelle téléologie prioritairement au service de la collectivité (Gesundheitsführung)

Leçon 2
De quoi l’euthaNAZIe est le nom : le droit de l’état d’autoriser à mettre fin aux vies indignes d’être vécues (Lebensunwerten Lebens)

Leçon 3
De quoi l’idée d’améliorer la race est le nom : l’esclavage (Versklavung), l’extermination (Vernichtung)

Leçon 4
De quoi l’avènement de la médecine de masse est le nom : un art médical qui n’est plus au service du malade

Leçon 5
De quoi la maîtrise médicalisée des soins est le nom ou l’économie perverse

Leçon 6
De quoi la désacralisation de l’humain est le nom ou l’avènement d’une politique de santé de type vétérinaire

Leçon 7
De quoi les médecines naturelles sont le nom : une vision chimérique de la nature opposée au progrès scientifique

Conclusion
La bête immonde est de retour